BIOGRAPHIE:
Peintre, sculpteur, graveur, créateur de bijoux, cinéaste. Formation à l'Académie de Mons (1938). A l'âge de 17 ans, il travaille dans une usine à La Louvière. En 1939, il fait partie du groupe surréaliste "Rupture". Ses premières toiles révèlent encore l'influence de Magritte et de Tanguy. Impressionné par l'œuvre de Calder, il cesse de peindre en 1953 pour se consacrer à l'art de la transformation et de la sculpture.
A partir de 1957, il pourvoit ses compositions (en matériaux plus diverses) d'un moteur invisible qui produit au sein de l'œuvre des rotations très lentes de manière irrégulière et inattendue. Il est passionné par le mouvement, par l'apesanteur et la lenteur. Pour Bury, cette lenteur est d'une importancecapitale pour ce que par elle, l'espace se démultiplie. A partir des années 70, il montre un intérêt particulier pour les fontaines de plein air à mécanisme hydraulique, pour les fontaines composées de boules d'acier superposées qui se meuvent avec lenteur et créent un spectacle méditatif et futuriste. On trouve de telles fontaines, notamment au bâtiment du Gouvernement à Anvers, au Palais Royal à Paris, au Musée de Guggenheim de New York, dans le village olympique de Séoul. Pol Bury est l'un des illustres représentants de l'art cinétique. Il est également créateur de bijoux. Etabli en France, il a été pendant quelques temps professeur de sculpture monumentale à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Pour Pol Bury, l'art se détermine avant tout par une totale indépendance d'esprit; de là, chez lui, cette imagination foisonnante, dans les moyens d'expression les plus variés, qui caractérise son œuvre. Proche du groupe surréaliste du Hainaut Rupture, Pol Bury commence par peindre des toiles dans une veine magritienne (Vieillesse du cuivre). Au lendemain de la seconde guerre mondiale, lorsque Charles >Jacquet, l'animateur de l'association louviéroise Tendances contemporaines, le recommande à l'animateur bruxellois, Robert-L Delevoy, Pol Bury participe à plusieurs expositions belges ou internationales organisées par La Jeune Peinture Belge. C'est alors que l'artiste s'éloigne des images illisionnistes chères au surréalisme, au profit d'une peinture plus stylisée et irréaliste (Les belles-Fleurs, 1947), dans une couleur aux dominantes gris-bleutées qui "se découpe, se morcelle, s'éparpille ou bien engage aves la ligne tantôt souple et tourmentée, tantôt ordonnée en réseaux géométriques, un dialogue lyrique plein de séduction." (L.-L Sosset). Ceci amène le peintre à se diriger, vers 1949, conjointement à plusieurs membres de cette association, vers une peinture de moins en moins figurative. Cette mutation vers l'abstraction dont témoigne la toile Composition 51 du musée de l'Art wallon, Pol Bury la vit au moment où il participe à la création du groupe Cobra. En 1953, s'opère la modification la plus importante dans l'œuvre de l'artiste; découvrant la production de l'américain Calder et désireux d'introduire le mouvement lors de la contemplation d'une œuvre, Burt crée ses premières œuvres cinétiques (plans mobiles), des sculptures constituées d'une superposition de plaques bidimensionnelles jouant les unes sur les autres, et qui demandent encore une intervention manuelle. En 1957, apparaissent ses multi-plans, des sculptures mues par un moteur électrique; elles imposent cette esthétique de la lenteur et de la métamorphose inépuisable autant qu'imprévisible, qui fera l'originalité de l'artiste au sein du mouvement cinétique. (XXe Siècle. L'art en Wallonie, Serge Goyens de Heusch, la Renaissance du Livre, 2001)
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