L'ATELIER DU HANGAR
En 1946, à Lubumbashi, alors appelé Elisabethville, un peintre amateur français du nom de Pierre-Romain Desfossés crée un atelier, l’Atelier du Hangar, pour lequel il recrute des artistes qu’il encourage non pas à imiter des œuvres européennes mais à s’inspirer de leur propre environnement, de leur propre légende, de leur propre village… Dans cet atelier, qui va perdurer jusqu’à la mort de Desfossés en 1954, trois artistes se sont distingués : Bela Sara, Pilipili Mulongoy, Mwenze Kibwanga et sylvestre Kaballa. Chacun y a développé un style différent : le premier, la peinture au doigt ; le second, les tâches de peinture, et le troisième, la hachure avec des couleurs ocres et brunes.
L'expérience unique de l'école d'Elisabethville concentrée dans "l'atelier du Hangar" a libéré la peinture congolaise de l'esthétique coloniale et du milieu coutumier. L"école d'Elisabethville (actuelle Lubumbashi) regroupe les artstes de la région du Shaba, l'un des foyers artistiques les plus actifs avec Kinshasa. Romain Desfossés, peintre et homme de culture, refuse d'enseigner à ses élèves des règles esthétiques. Il les encourage plutôt dans le sens d'une grande liberté d'expression hors de toute soumission aux canons de l'art occidental. Le respect de l'ingénuité native des élèves est le principe de son enseignement.
Trois ans après Pierre-Romain Desfossés, un certain Laurent Moonens va créer une école des Beaux-Arts où Pilipili Mulongoy et Mwenze Kibwanga vont former d’autres artistes. Elisabethville devient alors un centre artistique important au Congo. L’un des élèves les plus célèbres de cette école est Mode Muntu qui y était à l’adolescence car les Beaux-Arts acceptaient tout le monde, les jeunes comme les plus âgés.