BIOGRAPHIE:
Peintre, paysagiste, il pratique essentiellement la peinture à l'huile. Au fil du temps, sa palette se nuance s'affine et s'éclaircit: Jean-Baptiste Scoriel parvient à la conception d'une peinture riche et savoureuse. Il sera également un excellent professeur.
Fils d'un mineur du Roton (Farciennes), et d'origine flamande, Jean-Baptiste Schorielle, dit Scoriel. Il n'avait que trois ans quand sa famille vient se fixer à Tamines. Orphelin à douze ans, il est l'aîné de cinq enfants. J.B. Scoriel subit dès son plus jeune âge, l'emprise d'une vocation artistique irrésistible. Bien qu'à peine âgé de onze ans, il doit pour subvenir au besoin de la famille, travailler en qualité d'ouvrier dans une briqueterie et ensuite une fonderie. Il parvient néanmoins à s'inscrire à l'Ecole des Beaux-Arts de Namur, dirigée par Théodore Baron. Il recevra l'enseignement de D. Merny. En 1905, il fait un très rapide passage à l'Académie de Bruxelles (3 jours). Suite à une exposition en 1906 et encouragé par un succès prometteur, il s'attachera désormais à la tâche qu'il s'est fixée: être peintre paysagiste. La Sambre et son affluent la Biesme, ses berges herbeuses non encore ceinturées, ses vieilles maisons ouvrières ou campagnardes, ses sites rustiques, en un mot son terroir, seront le sujet privilégié de son inspiration. Il fréquente pendant quelque temps l'atelier du paysagiste Henri Deglume, puis de Félix Delahaut. Mais rien ne vaut l'atelier d'un aîné pour parfaire sa formation. J.B. Scoriel se met alors à l'Ecole d'Emile Claus, peintre réaliste. Celui-ci choisit ses modèles dans la nature, avec la recherche de l'expression juste, du décor pittoresque et vrai.
Depuis l'écluse de Moignelée en 1908, la Sambre restera toujours la grande inspiratrice, la Sambre aux méandres bucoliques, possessive et laborieuse, tour à tour enchanteresse, fascinante, obsédante. La Sambre est, sinon le sujet de chaque tableau, du moins le personnage central de l'œuvre. Les œuvres se succèdent et se multiplient en se diversifiant au fil des années. Le peintre se perfectionne de plus en plus.
Durant la Première Guerre mondiale, engagé volontaire avec ses quatre frères, J.B. Scoriel connaît la dure existence des tranchées. Blessé au combat, il se remet à peindre à Dieppe où il épousera son infirmière. Après quelques années à Dieppe, il revient s'installer à Tamines qu'il ne quittera plus à l'exception de quelques voyages en Italie et France.
De solides amitiés se noueront avec Pierre Paulus de Châtelet et le sculpteur Victor Demanet.
Une place à part doit être réservée aux Neiges de J.B. Scoriel, que l'on qualifie à juste titre, de "maître de la Neige", non moins que de "Maître de la Sambre". Sa prédilection pour la neige fut précoce. Très tôt, en 1922 il en a ressenti l'attirance, le pouvoir d'évocation. La neige correspond bien à la gravité de son tempérament. Le Maître avait, en effet, un talent inimitable à saisir et à rendre les hivers âpres de nos campagnes, tels que nos aïeux les ont connus et vécus, mais aussi leur séduction sous un éphémère rayon de soleil dont les clartés fugaces colorent la manne immaculée. Les Neiges se Scoriel sont fascinantes avec leur transcendant sortilège, leur force évocatrice. Elles ne peuvent cependant masquer le reste de l'œuvre, si fructueuse et diverse, du peintre de la Basse-Sambre.
L'exode de 1940 le verra réfugié dans le Midi, à Castelsagrat (Tarn-et-Garonne). La lumière du sud éblouit ce nordique, il nous en laissera d'intéressants témoignages picturaux. Après la guerre, l'artiste révise sa technique et manifeste un retour au respect de la ligne et de la forme. De retour à Tamines, l'artiste reviendra à son premier amour les Neiges et s'inspira de son maître Pierre Breughel. Il s'inspire également de sa technique, se sert d'un médium à base de résine pour diluer ses couleurs à présent surfines qui ne tolèrent pas l'empâtement à l'inverse des toiles d'ailleurs fulgurantes du début de sa carrière.
J.B. Scoriel st un professeur émérite de grande valeur qui a formé un nombre important de futurs artistes. Scoriel sait réaliser, par des moyens simples, de vastes paysages. Ses couleurs sont franches et ses effets très lumineux. Son leitmotiv est d'inculquer à ses élèves: "Simplifiez!", répète le maître à ses élèves lors des études sur le motif par les villages, les hameaux, à la campagne, au bord de la Sambre, de la Biesme. Lui-même peint directement ses études sur des petits panneaux, dans la nature, qu'il reproduira sur des toiles de plus grandes dimensions dans son atelier.
Bibliographie:
Abécédaire des peintres du Pays de Charleroi, Frédéric Mac Donough, éditions Labor, 2006.