Arrivé de bonne heure à Bruxelles, le jeune peintre verviétois parfait son apprentissage à l'Académie de Bruxelles où il se lie avec les futurs protagonistes du fauvisme brabançon. D'esprit curieux et spéculatif, son art oscille entre l'explosion des couleurs pures débordant les contours et le souci constructif issu de la réflexion cubiste. Au lendemain de la première guerre, le peintre qui s'adonne aussi avec enthousiasme aux arts décoratifs (fresques, vitraux), fait évoluer son art vers une schématisation dramatique du réel et cultive un clair-obscur de type expressionniste d'où ne sont pas exclus les sarcasmes vis-a-vis des poncifs de notre temps. Un intérêt pour la figure humaine, marqué par une humanité profonde, porta l'artiste à transcrire d'un trait nerveux les attitudes et les caractères de ses contemporains.Devenu professeur à la Cambre, Counhaye eut une influence profonde sur quelques adeptes futurs de la peinture monumentale à tendance sociale.